par Jean-Luc SILBERSTEIN Ingénieur d’affaires Abbott Diagnostics
Parue en 2010, l’ordonnance Ballereau a encouragé la mutualisation des laboratoires médicalisés. Cette loi a conduit à une refonte de la logistique, notamment des transports d’échantillons qui sont trop coûteux, polluants ou peu fiables dans les délais de livraison.
Pour les laboratoires, la logistique est devenue la deuxième dépense la plus importante après l’achat des réactifs.
C’est alors en 2016, au cours d’une discussion entre la société Abbott et le CHU de Bordeaux, qu’est né le projet Drones For Life (DFL). Il consiste à transporter de manière automatisée des échantillons biologiques et des médicaments en milieu urbain. Le CHU de Bordeaux possède 3 sites : Haut Lévêque, Pellegrin et Saint André, qui ont vu l’activité des laboratoires être rassemblée sur le site de Pellegrin dans le cadre d’une restructuration. Le flux de cette nouvelle structure atteint près de 2 000 tubes par jour, avec des délais de transport de quelques heures parfois. Le transport par drones offre alors la possibilité de transférer une charge maximale de 1 kg en moins de 10 minutes entre les différents sites.
Le consortium DFL est créé en Nouvelle Aquitaine, où l’aéronautique est très implantée. Ce projet rassemble de nombreux partenaires : la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Nouvelle Aquitaine, le cluster AETOS et le CHU de Bordeaux.
Pour l’heure, les tests de transport sur 2, 5 et 10 km doivent se poursuivre. Ils devraient mener à l’obtention d’une dérogation pour une série d’essais sur Bordeaux durant l’année 2019. D’un point de vue technique, le drone sera équipé d’une triple redondance des cartes électroniques, similaire à l’aviation civile, lui permettant de voler à une altitude de 100 m.
En définitive, le projet DFL offre aux laboratoires une solution dimensionnée aux pics d’activité pour répondre à des enjeux économiques directs de logistique et indirects d’organisation du laboratoire.