par Dr. Alain MAAREK Directeur qualité / métrologie, Laboratoire spécialisé BPR
La plupart des laboratoires utilisent la stratégie du « trop » pour leur métrologie, c’est-à-dire qu’ils considèrent tous les équipements comme critiques.
Ce choix est pensé pour rendre la gestion métrologique plus simple et éviter tout écart, mais elle complexifie au contraire les méthodes et rend la stratégie plus compliquée. Pourtant, des solutions plus simples et plus efficaces existent.
Pourquoi la métrologie est-elle aussi complexe ? La méconnaissance de cette science la rend floue. Il n’y a pas réellement de raisons de considérer cette pratique comme complexe, mais la façon dont elle est présentée aujourd’hui la rend occulte (formules complexes, offres pléthoriques et opaques des fournisseurs, etc.). En théorie, ce domaine est simple. On part d’une valeur « vraie » (valeur véritable de l’objet que l’on cherche à mesurer) et on mesure une valeur « lue » (valeur affichée sur l’appareil de mesure). Entre ces 2 valeurs, on définit l’erreur qui représente l’écart entre la mesure ; la réalité et l’incertitude qui est la variation possible de la valeur « lue ». Ce sont les notions de base de la métrologie.
Après avoir appréhendé la théorie, il faut évaluer le besoin. Il est complexe de l’estimer de façon juste. Un point majeur à définir est la capabilité. Il s’agit de la capacité d’un instrument à réaliser la mesure que l’on attend. Cette notion est aujourd’hui absente des laboratoires, mais elle est bien connue des métrologues.
Une nouvelle approche plus efficiente de la métrologie est donc à envisager, qui limiterait le gaspillage inutile des ressources. Prenons 3 exemples, premièrement les pipettes, la majorité des laboratoires de biologie médicale se réfèrent à la norme ISO8655 qui impose une Erreur Maximale Tolérée (EMT) de 0,8% sur le grand volume. Une telle précision est-elle nécessaire ? Le Cofrac dit « non ! ». Une EMT de 5% suffirait largement. Le deuxième exemple est de définir la position idéale de la sonde de contrôle de température dans les enceintes à partir de cartographies. Et enfin, pour déterminer les seuils d’alarmes des sondes, il faut se fier à leur certificat d’étalonnage.