Par Dr Jacques BEAURAIN
Chef du service de neurochirurgie, CHU Dijon
Depuis longtemps le repérage dans le corps humain pose des problèmes en chirurgie. Les évolutions technologiques en radiologie ont permis, au fil du temps, un meilleur repérage des structures anatomiques. En couplant un système d’imagerie avec un ordinateur, il est désormais possible de faire de la chirurgie cranio-cérébrale à l’aide de la neuronavigation ou chirurgie guidée par image. Néanmoins, même si l’intérêt est démontré en chirurgie cranio-cérébrale, l’anatomie complexe du rachis est beaucoup plus contraignante pour avoir une image lors de l’intervention.
Actuellement, on utilise des amplificateurs de brillance en deux dimensions (2D) pour obtenir des clichés du rachis, et cela malgré une qualité moyenne de l’image, une irradiation du patient et une navigation compliquée ou impossible.
Les ingénieurs se sont donc tournés vers des systèmes d’imagerie 3D per-opératoires. Des équipements de qualité permettent une imagerie 2D et 3D compatible avec l’environnement opératoire. Ces systèmes d’imagerie existent depuis bientôt dix ans et leur présence en salle d’opération se répand grâce à leurs avantages reconnus. En effet, ces imageurs couplés à la navigation permettent un guidage des instruments améliorant ainsi la sécurité du patient et offrant un authentique contrôle qualité. Les interventions complexes se voient alors encore plus sécurisées. Il est d’ailleurs maintenant possible de réaliser des procédures mini-invasives en réduisant significativement le temps d’exposition du patient aux rayonnements. L’utilisation du système O-arm présent au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Dijon couplé à de la navigation permet de diviser par trois l’exposition du patient.
Le recours aux imageurs 3D per-opératoires alliés aux techniques de navigation semble bénéficier d’un retour sur investissement en assurant un excellent compromis sécurité/ complexité/coût en chirurgie rachidienne.