par Damien PRÉVOST, Joël DELODE, Laurent SEVESTRE, Thierry LEFEBRE, Philippe TAPPIE , Isabelle CHARLES
Les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) ont été définis en 2016 par la loi santé.
Il s’agit d’une stratégie menée par les établissements publics ayant pour objectif l’optimisation du parcours patient. Pour cela, la mutualisation des fonctions supports est primordiale. Plusieurs ingénieurs biomédicaux nous font un retour d’expérience sur la mise en place de cette structure.
De manière générale, tous s’accordent à dire qu’une direction commune facilite la prise de décisions. Il est également nécessaire de déployer une Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur (GMAO) unique car cela permet d’avoir une vue d’ensemble des équipements du parc et améliore la réactivité sur les interventions de maintenance. Pour le GHT Atlantique 17, les techniciens biomédicaux ont tous reçu une formation identique pour être capable d’intervenir sur l’ensemble des sites hospitaliers. De même au GHT Vendée, la transition a été axée sur la maintenance, permettant de structurer par la suite les achats des dispositifs médicaux.
Cependant, les obstacles à la mise en oeuvre des GHT sont nombreux. En effet, les priorités de gestion de chaque centre sont différentes.
De même concernant les stratégies d’achat des CH de La Rochelle et de Rochefort : historiquement rivaux, ces établissements doivent à présent travailler ensemble. La distance séparant les différentes composantes du GHT est une difficulté supplémentaire à surmonter. Il faut donc s’assurer que le personnel soit prêt à être déployé sur tout le périmètre du GHT.
Du point de vue des fournisseurs, les marchés se compliquent également. Du fait d’une gestion commune des achats, le nombre de clients se réduit, poussant les fournisseurs à se montrer plus compétitifs. Laurent Sevestre, Ingénieur Biomédical et gérant de la société Up to Date, évoque un regroupement des prestataires comme piste d’évolution afin de répondre aux besoins des GHT.
En résumé, la mise en place des GHT impose une gestion commune de la maintenance via une GMAO unique afin de favoriser la programmation des investissements. Les ingénieurs biomédicaux doivent adopter une vision territoriale de l’exercice de leur fonction et tenter d’être acteurs des changements, plutôt que spectateurs. Enfin, l’assurance qualité peut jouer le rôle de vecteur d’harmonisation entre tous les établissements d’un GHT.