par par Dr. Cédric LETELLIER Médecin urgentiste, Groupe hospitalier La Rochelle-Ré-Aunis et Fabrice FONDACCI Cadre de santé, Groupe hospitalier La Rochelle-Ré-Aunis
Qu’elle soit terrestre ou maritime, la prise en charge des urgences répond à un schéma bien défini. Tout d’abord, l’appel est traité par le Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU), plateforme téléphonique où un assistant de régulation et un médecin évaluent le degré d’urgence et la réponse à apporter.
À terre, les décisions prises par le SAMU sont diverses : soins à domicile, consultation du médecin traitant ou de garde, consultation aux urgences ou enfin évacuation. C’est justement dans ce dernier cas qu’intervient le Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (SMUR), lorsque l’évacuation nécessite la présence d’un médecin.
Lors d’une urgence maritime, le fonctionnement est similaire puisque les appels sont routés vers le SAMU maritime basé à Toulouse, où des décisions équivalentes sont prises : soins à bord, débarquement (déroutement ou accueil à quai) ou évacuation. Le SMUR Maritime, composé d’un médecin et d’un infirmier, peut alors être mobilisé et intervenir à l’aide d’un hélicoptère, de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques. Pour intégrer cette unité spéciale, les soignants suivent une formation sous forme de diplôme universitaire, puis sont soumis à des entraînements réguliers afin de maintenir leurs compétences interventionnelles.
Dans des conditions parfois périlleuses, ces professionnels de santé interviennent à bord de navires après hélitreuillage. En partenariat avec différents acteurs (Marine Nationale, pompiers, gendarmerie, etc.), l’équipe du SMUR est réceptionnée par un plongeur chargé de sécuriser l’environnement. De plus, pour garantir l’efficacité des soins apportés, le matériel médical doit également pouvoir être treuillé et doit répondre à une contrainte importante en vol : le volume. En effet, l’espace d’intervention dans la cabine est très limité et doit accueillir l’ensemble des équipements nécessaires à la prise en charge d’urgences. Mais il s’agit également de préserver l’autonomie du véhicule, la limite d’intervention étant fixée par la distance atteignable (environ 200 km), qui est réduite lorsque le chargement s’alourdit.
Bien que reposant sur le même schéma d’intervention que sur terre, les urgences en milieu maritime requièrent donc l’intervention de professionnels spécialisés, accompagnés de dispositifs médicaux adaptés et ce afin de garantir l’efficacité, la qualité et la sécurité des soins prodigués.