par Fabien VOIX Président de l’Association Française du Personnel Paramédical d’Électroradiologie (AFPPE)
L’augmentation des besoins de santé liés au vieillissement de la population, le manque de médecins pour y faire face ou encore l’évolution des techniques sont autant de facteurs induisant une transformation des métiers.
La réflexion sur la place des paramédicaux dans le dispositif de santé a démarré dès 2004 par les expérimentations Berland, suivies de la loi HPST de 2009 apportant la notion de « dispositifs de coopérations professionnels ». Ils permettent, à titre dérogatoire, des expérimentations de pratiques professionnelles « hors clous », avec une délégation d’activité du médecin aux professionnels paramédicaux. Plus de 300 protocoles de ce type ont été mis en œuvre au sein de différentes professions. Pour les infirmiers, il s’agit par exemple de réaliser des consultations de suivi où ils sont autorisés à renouveler une prescription de chimiothérapie orale. Des orthoptistes ont eux été autorisés à établir des bilans visuels, quand certains Manipulateurs en ÉlectroRadiologie (MER) ont pu pratiquer des examens échographiques.
Partant du bon fonctionnement de ces protocoles, la Direction Générale de l’Offre de Soins a souhaité sécuriser et encadrer l’émergence de ces nouveaux métiers à travers les décrets de juillet 2018. C’est ainsi qu’est né le métier d’Infirmier en Pratique Avancée. Il pourra intervenir dans 3 domaines après 2 ans de formation : pathologies chroniques stabilisées, oncologie et transplantation rénale. S’ouvrent alors de nouvelles modalités d’intervention, avec la réalisation d’actes techniques sans prescription, l’interprétation de résultats, la demande d’examens de suivi ou encore la prescription médicale, de biologie ou de DM. Il est toutefois important de noter que ces pratiques sont soumises à la signature d’un protocole personnalisé entre infirmier et médecin pour chaque patient.
De nombreuses pratiques avancées sont actuellement à l’étude, avec notamment la rédaction de rapports échographiques par les MER pour des pathologies chroniques. De nouveaux métiers sont également définis en appui du métier socle de MER. Par exemple, « Dosimétriste » pour calculer les doses délivrées au patient en radiothérapie ou « Administrateur RIS-PACS », qui requiert une connaissance de l’imagerie médicale et du Système d’Information Hospitalier pour réconcilier les dossiers d’imagerie, corriger les non-conformités ou réaliser les envois inter-établissements.